S’occuper de l’émotion avant le comportement

Quand un comportement prend toute la place — qu’il déclenche, dérange, heurte — il peut devenir aveuglant. On en oublie parfois qu’il y a derrière, bien souvent, une émotion, un besoin qui cherchent à être entendus.

Ton enfant te frappe, crie, griffe, brise un jouet, lance son assiette, claque la porte, ment, ne t’écoute pas, s’oppose, vole…
Avant de vouloir que ça arrête, avant de chercher une solution, une conséquence ou une explication : stop. Respire. Rappelle-toi ceci :

Le comportement, c’est la partie visible de l’iceberg.
Ce qui se passe en dessous, c’est ce qui mérite d’abord ton attention.

Même si ça semble démesuré ou inapproprié, le comportement de ton enfant est, dans l’instant, ce que son cerveau a trouvé de plus accessible pour exprimer ce qu’il vit. Il ne manipule pas. Il ne veut pas te nuire. Il fait de son mieux.
Tout comme toi, parfois, quand tu débordes. Toi aussi, tu as déjà claqué une porte, levé la voix ou lancé une phrase que tu as regrettée. Ce sont des réactions humaines.

Étape 1 : Accueillir ton propre vécu

Quand c’est intense, commence par toi.
Qu’est-ce que ça éveille en toi? Colère, impuissance, honte, tristesse?
Respire. Prends conscience de la charge qui t’habite. Tu n’as pas à être parfait.e, mais tu as le pouvoir de t’arrêter, juste assez pour ne pas réagir, mais choisir comment répondre.

Étape 2 : Nommer l’émotion de ton enfant

Derrière chaque comportement difficile, il y a une émotion en déséquilibre. Ton rôle, ce n’est pas de l’effacer, c’est de la reconnaître avec bienveillance.
Est-ce de la colère? Une grosse déception? Une peur? Un chagrin?

Tu n’as pas besoin d’avoir les bons mots du premier coup. Juste ta présence et ton ouverture peuvent suffire à désamorcer beaucoup de choses.

Étape 3 : Rejoindre le besoin

Une fois l’émotion accueillie, tu peux te demander :

« De quoi a-t-il besoin, là, maintenant? »
De réconfort? De sécurité? De se sentir entendu? D’une limite rassurante?
Quand un enfant se sent compris, vraiment compris, il se dépose. Il se rend disponible à l’écoute.

Et ensuite? On peut parler du geste.

Une fois que le gros de la vague est passé, que l’enfant se sent apaisé, on peut revenir sur le comportement. Parler de réparation, de limites, de conséquences logiques. Pas pour punir, mais pour apprendre.

Et tu verras : dans cet espace de reconnexion, ton enfant sera bien plus réceptif. Il voudra probablement, lui aussi, réparer, comprendre, évoluer. Pas parce qu’il a peur. Mais parce qu’il a été rejoint.


Parce que chaque comportement est un message déguisé.
Et parce qu’on élève des êtres humains, pas des robots.

Au plaisir de t’accompagner xxx

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